L’oxygénothérapie est une méthode visant à apporter artificiellement de l’oxygène à un malade de façon à rétablir ou à maintenir un taux normal d’oxygène dans le sang.
Les médecins ont admis l’utilisation et l’administration de l’oxygène par des secouristes, en raison des faibles risques induits par ce geste et des grands avantages qu’il procure. Par ailleurs c’est son caractère vital qui prend toute son importance dans le cadre des interventions d’urgence. Si nous pouvons nous passer d’eau et d’aliments pendant un certain temps, l’apport en oxygène ne peut être interrompu plus de quelques minutes.
Le système respiratoire assure deux fonctions : d’une part apporter l’oxygène aux organes et aux cellules du corps humain, d’autre part éliminer le gaz carbonique (CO2). Pour ce faire quatre processus sont mis en œuvre :
1. La ventilation : soit la circulation de l’air dans les poumons
2. La respiration externe : soit l’oxygénation du sang assurée par l’échange entre oxygène et gaz carbonique au niveau des alvéoles pulmonaires
3. Le transport des gaz dans l’organisme
4. La respiration interne où respiration cellulaire par l’échange au niveau des alvéoles, entre les gaz et les cellules.
Les organes du système respiratoire
Nez : filtre, réchauffe et humidifie l’air
Pharynx : conduit pour l’air et la nourriture
Larynx : conduit carrefour. Aiguillage de l’air et des aliments
Trachée : filtre, réchauffe et humidifie l’air
Alvéoles : sites des échanges gazeux
Plèvre : enveloppe les poumons, les solidarise avec la cage thoracique
La ventilation normale comprend deux phases : l’inspiration et l’expiration. L’inspiration est une phase active de la respiration. Sous l’action des muscles inspiratoires, la cage thoracique va augmenter ses dimensions et donc son volume d’environ 500 ml. L’air va ainsi pénétrer dans les poumons. Lors d’un effort important, des muscles respiratoires accessoires vont entrer en action en augmentant encore le volume de la cage thoracique.
Le tirage respiratoire
Lorsque les muscles accessoires sont mis à contribution sans qu’il y ait un effort physique notable, on parle de « tirage respiratoire ». C’est un signe de détresse respiratoire important dans la description d’une difficulté respiratoire (dyspnée).
L’expiration est une phase passive. Les muscles se détendent et l’élasticité normale des poumons tend à les rétracter sur eux-mêmes. Le volume de la cage thoracique diminue, l’air s’échappe des poumons par la trachée. Grâce aux muscles accessoires de l’ expiration, il est également possible de faire des expirations forcées. A partir de ce moment, l’expiration devient active et un volume.
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Lors d’une inspiration, un homme de constitution normale inspire environ 500 ml d’air. Ce volume est appelé volume courant. Comme l’homme respire environ 15 fois par minute, le volume par minute est égal à 15 x 500 soit 7500 ml/min.
En effectuant une inspiration forcée on peut inspirer environ 3000 ml de plus. C’est le volume de réserve inspiratoire. Pour l’expiration forcée, on dispose d’un volume de réserve expiratoire d’environ 1200 ml.
Le volume résiduel représente ce qui reste toujours dans les poumons quelle que soit la situation physiologique, même après une expiration forcée. Cela représente 1200 ml.
Le centre de commande respiratoire est situé dans le bulbe rachidien et se décompose en trois parties : Le centre de rythmicité, le centre pneumotaxique et le centre apneusique.
Le centre de rythmicité : il règle le rythme respiratoire de base. Il commande les muscles ventilatoires inspiratoires. Une phase d’inspiration dure ainsi 2 secondes, alors que la phase d’expiration dure trois secondes. Le rythme n’est réglé que pour l’inspiration. Puisque, l’expiration est un phénomène passif qui ne demande à aucun muscle de se contracter.
Le secouriste est régulièrement confronté à des situations impliquant des intoxications alcooliques aiguës, parfois accompagnées d’intoxications médicamenteuses. L’alcool, les somnifères et les morphiniques inhibent les neurones du centre de rythmicité. Il y a donc risque de bradypnée (diminution de la fréquence repiratoire) ou au pire d’arrêt respiratoire. C’est pourquoi une surveillance continue est nécessaire auprès de ces sujets.
Le centre pneumotaxique limite l’inspiration en l’inhibant lorsque les poumons sont assez pleins. La durée de l’inspiration raccourcit et le rythme respiratoire s’accélère.
Le centre apneusique prolonge l’inspiration lorsque cela s’avère nécessaire. C’est à dire lorsque les besoins en oxygène augmentent, ou lorsqu’il faut éliminer plus de C02. Si le centre pneumotaxique est inhibé, l’action du centre apneusique provoque une respiration lente et profonde.
Matériel présenté pour la délivrance de l’oxygène
Le masque à haute concentration : il se présente sous forme d’un masque en plastique transparent sous lequel se trouve un réservoir souple appelé réserve. De part et d’autre du masque, se trouvent deux orifices pourvus de valves souples. Une troisième valve est disposée entre le sac de réserve et le masque. Ces valves vont permettre d’une part d’éviter que le patient ne réinhale ce qu’il a expiré, et d’autre part de n’inspirer que le contenu du sac de réserve.
Inspiration :
La valve entre le sac et le masque s’ouvre, le patient inhale de l’oxygène pur venant du sac. Les valves latérales se ferment sur le masque pour éviter que l’air ambiant ne pénètre.
Expiration :
Cette fois, c’est la valve vers le sac qui se ferme garantissant un oxygène pur dans celui-ci. Les valves latérales s’ouvrent afin de permettre l’évacuation de l’air expiré.
Il existe bien sûr beaucoup d’autres systèmes, mais pour le secouriste le matériel le plus utile est bien le masque à haute concentration.
Cet article est largement inspiré par une publication disponible sur http://www.infirmiers.com/pdf/oxygenotherapie.pdf dont la 2e édition date de septembre 2003.
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